Carrie : Vavart / De Palma

Focus #6

Sun 9 October 201609.10.16
19H00—21H00
72 rue Riquet
75018 Paris
Fee
Free participation

Programmed and presented by Derek Woolfenden

To hell with false modesty!

“The “live” transformation of a classic horror film, Carrie (1976) by Brian DePalma, into an interactive film, and for a unique session of “dynamic cinema” orchestrated and produced by the Curry Vavart Association. With the complicity of the public, dancers, musicians and actors will interact during the session and around a succession of rigged screens. Surprises will precede the projection.

SI JE NE VOUS VOIS PAS (EXTRACT)
Sarita Beraha
France
2014
Digital
2’
LATTE DE COWBOY
Derek Woolfenden
France
2015
Digital
3’
THE SHOOT
Chris Burden
USA
1971
35 mm on digital
2’
THE STRANGE WOMAN
Edgar G. Ulmer
USA
1946
35 mm on digital
5’
LA FERME DE LA TERREUR (EXTRACT)
Wes Craven
USA
1981
35 mm on digital
4’
THE PIRATES OF PENZANCE (EXTRACT)
Wilford Leach
USA
1983
35 mm on digital
5’
MODERN PROBLEMS (EXTRACT)
Ken Shapiro
USA
1891
35 mm on digital
4’
TOURIST TRAP (TRAILER)
David Schmoeller
USA
1979
35 mm on digital
2’
LE COURS DES CHOSES (EXTRACT)
Peter Fischli and David Weiss
Switzerland
1988
35 mm on digital
2’
ROCK'N'ROLL HIGH SCHOOL (EXTRACT)
Alan Arkush
USA
1979
35 mm on digital
3’
SLUMBER PARTY MASSACRE (TRAILER)
Amy Holden Jones
USA
1982
35 mm on digital
2’
CARRIE
Brian De Palma
USA
1976
35 mm on digital
98’

Carrie

 

Premier film à avoir adapté un roman de Stephen King à l’écran, Carrie demeure l’une des meilleures adaptations de son auteur avec Shining (Kubrick), Dead Zone (Cronenberg), Christine (Carpenter) ou encore Cujo (Teagle).

Carrie White (Sissy Spacek), une adolescente introvertie et gauche se découvre un don, celui de faire se mouvoir à distance des objets et selon la force de sa volonté (télékinésie). Simultanément à ses règles menstruelles qu’elle découvre pour la première fois, son pouvoir va accélérer le dénouement tragique du film qu’il soit double, à savoir familial (l’éducation anachronique et fanatique religieuse de sa mère) et social (se venger de ses camarades de classe au bal traditionnel de fin d’année).

Carrie est comparable à une tragédie grecque qui réfuterait la présence divine dans la mesure où c’est son pouvoir – marginal, personnel, individuel, unique – qui va se faire auto-justice ! Carrie White est la sœur blasphématoire et sacrilège de Linda Blair dans L’Exorciste. Il faut que ce soit des femmes, associées dans le registre fantastique aux « sorcières », pour mettre à mal la bigoterie d’un pays sans créer de scandale ! C’est dans cette profonde singularité que Carrie touche au mythe et le devient.

La télékinésie dans Carrie est l’anamorphose fantastique du pouvoir des femmes sur les hommes dès qu’elles deviennent sexuées. Carrie est la version féministe, tragique et inhibée du super-héros américain. Et DePalma renverse la violence que les Blancs exerçaient sur les Noirs américains en l’appliquant, l’apposant sur les figures aryennes et iconiques de la Vierge Marie avec Carrie comme sa mère, tout en féminisant les icônes masculines sacrées comme le Christ et Saint Sébastien. Margaret White (Piper Laurie), la mère ultraconservatrice et bigote de Carrie, a réinterprété littéralement le scandale machiste de la religion et se l’est appliqué aussi bien à son quotidien qu’à son identité personnelle ! Margaret White est à elle seule une aberration religieuse qui dénonce, à son corps défendant, le scandale misogyne de toute culture religieuse monothéiste pour qui la féminité est honteuse, dégradante et coupable ! Elle est également la parfaite extension monstrueuse et caricaturale du Sud décrit par Erskine Caldwell ou Flannery O’Connor. Grâce à ce personnage, DePalma va créer une aberration historique, celui du monde « gothique » propre à La lettre écarlate (d’après Nathaniel Hawthorne) confronté à celui d’une Amérique (toujours) bien-pensante plus fourbe, raciste et contemporaine décrite par Stephen King dont il s’agissait du premier roman !

Cette séance sera donc à la fois une relecture critique et ludique du film (analyse), mais également le prolongement technique : donner « corps » et « vie » aux présences réelles (les participants et spectateurs) conviées dans un espace clos (une salle de cinéma), ce qui parachève l’ambition du film à « vitaliser » le décor (ou les accessoires qui constituent tout un corps organique au travers du foyer des White comparable aux maisons hantées du cinéma d’épouvante, de The Haunting à Poltergeist) : « (…) sans la recréation permanente des œuvres auxquelles nous sommes confrontés, celles-ci ne seraient que des corps morts… même si, dans notre culture, l’auteur d’une œuvre est volontiers tenu pour tout et son spectateur pour rien ! » (Serge Tisseron, Comment Hitchcock m’a guéri)

— Derek Woolfenden

Curry Vavart

 

Curry Vavart is a multidisciplinary collective that organizes and develops spaces for living, creation and shared activities. Founded as an association under the law of 1901 since 2006, the Curry Vavart collective leads a nomadic activity: its project is based on the temporary possibility of occupying disused spaces awaiting rehabilitation in order to develop artistic and associative initiatives. A precarious occupation agreement links the association to a private or public owner and defines the legal framework of the occupation.

The Curry Vavart collective has about a hundred active volunteer members and nearly 7,000 members, including artists, dancers, actors, musicians, circus performers, photographers, videographers, urban planners, students, cooks, prop makers, mechanics, workers, electricians, cabinet makers, craftsmen, computer specialists… a multitude of skills at the service of the same project.
This session is an opportunity to reconnect with a “disavowed” history of cinema, the one that came from the circus, the fair, the amusement park, the ghost train and the haunted house, from the grand guignol theater to the cabaret, but above all from its true origins (those linked to the social context of the first public screenings). It is also the opportunity to transfigure our critical and artistic approach towards the cultural establishment: to literally “inhabit” (haunt?) the film in the image of the places that we recover and invest in a temporary way to express our artistic multidisciplinarity.
 

Acknowledgements

Artistic team of the interactive and “dynamic” version of the film Carrie

 

Francis Souvay, Jean-Michel Vaicle, Penelope Lucbert, Laura Dahan, Magda Madden, Louis Coulange, Patrick Fuchs, Guillaume Hourquet, Yves-Marie Mahé, Gérard Lenne, Théâtre du Temple, Carlotta Films, Swank Films, FL Décors, Le Cinéma La Clef and the entire Curry Vavart Collective

Design/Direction/Editing: Derek Woolfenden

Technical video control: Colin Verot, Thomas Lorin, Nicolas Reno

Sound: François Michel, Glenn Marzin, Stéphanie Sacquet

Lighting: Emmanuel Brun

Construction: Serge Astréoud, Thomas Lorin, Nicolas Reno, Fanny Veran, Colin Verot, Stéphanie Sacquet, Alex Astréoud

Back projection: Thomas Lorin, Nicolas Reno, Derek Woolfenden

Organization: Clara Machin

Set design: Stéphanie Sacquet

Costumes: Cécile Titpröne

Props and Make-up SFX: Antoine Alliot, Alice Garnier Jacob, Céline Démiline, Doriane Frereau, Camille Paysant, Déborah Herco, Cécile Titupröne

Music and songs: Muriel Lefebvre, Béatrice Aubazac, Glenn Marzin

Dance: Cécile Titupröne, Carmen Paintoux

Plasticians: Stéphanie Sacquet, Lucio Girondo, Beth Anna, Camille Paysant, Déborah Herco, Ottavia Astuto

Graphic design: Wilfried Histi, Nayel Zeaiter, Judith Berdah, Hadrien Touret

Screen printing: Les Editions Pénibles, Wilfried Histi

Video capture: Guillaume Lebourg, Zak Mahmoud, Stan Duhau

Photographers: Pierre-Alain Marasse, Antoine Marais

With: Muriel Lefebvre (Carrie), Béatrice Aubazac (Margaret White), Glenn Marzin, Elsa Foucaud, Julie Métairie, Clara Machin, Benjamin Candotti Besson, Adeline Dautreppe, Serge Astréoud, Yannick Boulanger, Cécile Titupröne, Carmen Paintoux, Julie Maingonnat, Thomas Sindicas, Alex Astréoud, Antoine Alliot, Lucio Girondo, Beth Anna, Jérémy Philippeau, Camille Paysant, Doriane Frereau

A Curry Vavart Production 2015

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