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Codex— un film de Stuart Pound /



Ici le film ne dit rien. Son évolution est difficile à appréhender, il paraît ne pas changer, ne pas progresser, ne pas avancer, n'être mobile que relativement à lui-même, à un axe d'immobilité qu'il se serait imposé durant tout son trajet. Le changement, apparent ou réel, n'est pas extérieur au film, le film le contient. Ainsi cette immobilité, cet axe de fixité autour duquel il se déroule, le retient en lui-même, le clôt sur lui-même. Rien n'en part, n'en allège la densité.Je pense en ce moment à Codex de Stuart Pound, sur une musique de Phil Glass. Le film est sans passé, sans devenir. Le film bat avec une régularité métronomique. Il n'est que ça, régularité et présence. Le mouvement du film on peut dire que c'est celui de la musique de Phil Glass. On peut dire de même que le sujet du film c'est le mouvement inculqué, transmis au film de Stuart Pound par la musique de Phil Glass. Même si de temps en temps on s'arrête brièvement sur des plans d'un visage de femme, sur des portes ouvertes, sur des décors, ces plans s'intègrent à l'envahissement musical, ils avancent avec lui, participent à sa circulation. On peut dire aussi qu'il y a ici cinéma pur de l'intelligence, que celle-ci est ici celle de la simultanéité de l'image et du son. Simplement ça, intelligence de ça, mais de nature enivrante.Le film ne se déroule pas, il agit. Très vite l'accord se fait entre le film et vous, vous passez de l'autre côté, sur sa rive, c'est-à-dire que son axe restant le même, son champ vous gagne et vous y entrez à votre tour, vous. Le film pour autant reste dans son orbite, enchaîné à son axe d'acier, celui de son écriture. A côté de cela, de la tentative de Stuart Pound, tout est divagation, perte de substance, perte de musique, de force et d'espace. Lorsque le pont est jeté entre vous et le film, vous êtes à votre tour enchaîné à la spirale, au mouvement d'immobilité. Sur vous, de même, celle-ci agit, elle vous entraîne dans sa fréquence, son irrésistible et immobile avancée. Digne, les seuls lieux hors de l'argent, les seuls lieux de la passion du cinéma.

Marguerite Duras, Le Cinéma Différent (Cahiers du cinéma 312/313)


Divided into two half-hour parts, punctuated by ideograms which give clues about the
emerging narrative. Codex opens as a kind of crazed, electric parody of "tourist London", a zany
city nightscape full of motion. The basic device is a special reverse printing process that
animates every image, the result is both a teasing juxtaposition of 'picture' (the frame) and
'story' (the continuity of the material world, the city), plus a delightful way of raising the ghost
of silent cinema; flurried images that somehow 'speak'. Add a love story, a technology / privacy
/ paranoia theme, and a great musical soundtrack, and you've got a really good piece of avant-
garde cinema; rich, agile, and accessible. –Chris Auty, Time Out: London
Thèmes : Festival d’Hyères, Music

Année
1979
Nationalité
Grande-Bretagne
Durée
01:00:00
Format de projection
Fichier Quicktime
Tarif de location pour une projection : 180 €

Codex

Stuart Pound
Fichier Quicktime · 01:00:00
Grande-Bretagne — 1979


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