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Le Départ d’Eurydice— un film de Raphaël Bassan /




Mon premier court métrage « Le Départ d’Eurydice » se voulait une métaphore de l’air du temps, une sorte d’ «allégorie documentaire » sur les années 1960 et la bohème underground de l’époque. Bien qu’impressionniste et sans réelle trame narrative, le film laisse poindre, au sein d’une structure poétique, des éléments de narration. Un jeune écrivain conduit sa compagne chez des artistes adeptes d’une secte. Le « gourou » de la bande met le garçon au défi de tuer son amie pour être admis dans le cénacle. Il s’exécute, face à la mer, et découvre qu’il est seul… le groupe a disparu et l’épreuve était vaine.

Un remontage partiel a été réalisé à L’Abominable en 2001, avec élimination de plans flous ou sous-exposés, et l’enregistrement de la bande son (musique pop), ainsi que le carton de fin. On a conservé le générique d’époque au début. Une nouvelle bande sonore a été conçue par Jonathan Levine en 2016.
L’actrice, Michele Worth (Michèle Samama de son nom de jeune fille), était une amie du temps du lycée,
L’acteur, Anton Perich (qui se faisait appeler Antoine lors de son séjour parisien, 1965-1970), était un des responsables des programmations de films underground de l’American Center du boulevard Raspail de 1967 à 1969. Aujourd’hui, établi aux États-Unis, il a repris son prénom Anton. Il est vidéaste et plasticien.

= > « Dans un terrain vague, un couple répète le drame originel de la séparation des amants ; celui d’Orphée. Sous le regard des gamins de Paris, ils sont eux-mêmes comme des enfants qui se poursuivent et roulent dans la terre en riant. Mais le jeu est dangereux. Ainsi, ce Christ en croix, grossièrement sculpté procure tout de même un malaise. Tout comme la gestuelle possédée de ce gourou devient inquiétante à force d’outrance. Cette poupée qu’il démembre ne dissimule-t-elle pas, sous ses airs dérisoires, de véritables maléfices ? Car les mythes attendent qu’on les rejoue pour nous couler dans un destin. Alors qu’une même transe semble agiter et confondre les figures masculines du gourou, du jeune homme et du cinéaste, la jeune fille, rendue à la solitude, danse avec ses reflets. Le garçon, pour entrer dans la secte, a accepté de se séparer de son amour ; désormais toute la grâce et la jeunesse se sont enfuies avec la jeune fille. Privé de son attelle, effondré, démembré tel Orphée, il ne peut que se tordre sur le sol. »
(Stéphane du Mesnildot, mars 2003, «Cinéastes.net».)


“Le Départ d’Eurydice” (1969) is a metaphor of the time, a sort of  "documentary allegory" on the 60 s and on its “underground bohemia“. In spite of its impressionist and fragmentary aspect, in a poetic and musical structure, the film includes some narrative elements.

A young writer hesitates between the love for his girlfriend and the obedience to the command of the “guru” of an artistic group which requires of him, like pledge of fidelity, to kill his love partner. He executes the Death ritual in front of the sea…but in vain.

Année
1969
Nationalité
France
Durée
00:11:00
Format de projection
Fichier Quicktime
Tarif de location pour une projection : 35 €


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